Les centres d’affaires sont nés dans les années 80 aux Etats-Unis. Ils proposaient des bureaux entièrement équipés et meublés. Le but était d’offrir une flexibilité plus grande que les baux classiques à long terme. C’est à ce moment que la notion de « tout en un « est apparue et restée immuable aux cours des décennies suivantes. Les centres d’affaires ont comme actionnaire le secteur privé.
Les centres d’affaires ne recevant pas de subsides publics, ils sont toujours restés relativement onéreux pour les jeunes entreprises voulant démarrer ou s’entendre. C’est pourquoi le secteur public a décidé de se lancer dans les espaces de bureaux équipés mis à disposition des nouvelles entreprises. Le mot centre d’entreprises est donc né. Les centres d’entreprises ont le secteur public comme actionnaire. Les services offerts sont globalement similaires à ceux offerts par ceux des centres d’affaires mais la panoplie est cependant légèrement moins fournies. Les centres d’entreprises sont également principalement situés dans des zones économiques défavorisées.
C’est en 2005 l’année de naissance du coworking. Un programmeur américain décide de mettre à disposition d’autres utilisateurs un espace commun, un wifi, d’organiser des séances de yoga et de manger ensemble. Le but étant de créer une véritable communauté autour de valeurs communes. Un esprit collaboratif et d’échange.
En travaillant dans une communauté et de manière flexible, le mot client – trop rigide et traditionnel – a fait place au terme membre. Les membres formant une communauté de coworkers à laquelle une autre dimension s’est ajoutée : la mise en commun et le partage.
Des espaces de plus en plus grands sont nés, appelés aussi espaces partagés, regroupant différentes communautés se mélangeant lors d’événements.
Les centres d’affaires ont des clients qui travaillent de manière individuelle sans interactions.
Les centres de coworking regroupent une communauté d’individus – des membres – qui créent des clients durables.
Les puristes de cette définition du coworking ont longuement défendu cette notion et se sont refusés à se mélanger avec les centres d’affaires.
Cette notion de coworking a pris une ampleur énorme et a évolué en termes de population peuplant les espaces de coworking. Le terme coworking étant devenu tellement populaire que les centres d’affaires ont abandonné leur appellation d’origine pour se définir comme centres de coworking également. Le terme centre d’affaires étant devenu obsolète. Le mot client aussi. Stratégie marketing pure.
Depuis quelques années et surtout avec la pandémie que nous avons connue, le profil type du coworker/membre a évolué. Si au départ le coworker était un individu recherchant une communauté où il pouvait travailler, partager des idées et y passer du temps, il a changé. Beaucoup de coworkers recherchent un tiers-lieu leur permettant de travailler hors de leur domicilie privé dans un cadre agréable. Les contacts sociaux et les événements n’étant plus la motivation principale. Le membre redeviendrait-il un client ?
La pandémie et le télétravail ont accéléré la redistribution du marché du bureau. Nombreuses sont les entreprises de toutes tailles qui ont renoncé à leur bail classique, diminuant drastiquement leur surface et louer des bureaux partagés ou individuels dans des espaces de coworking. Ces entreprises ont conclus des contrats qu’on appelle du corpoworking.
L’entreprise loue un espace ne pouvant pas accueillir tout son personnel mais organise la rotation de ce dernier qui évolue entre télétravail et travail dans un ou plusieurs espaces de coworking.
Le corpoworking est en train de supplanter le coworking et l’entreprise redevient cliente.
Beaucoup de notions qui finalement désigne la même chose……Mais il est certain que le monde du travail évolue très vite et nous sommes bien loin de cette notion puriste et idéaliste du coworker du début des années 2000.